Le baromètre de la transformation digitale 2015 publié ces jours-ci par CSC montre que la transformation digitale (la « révolution numérique »), vaste gisement de croissance et de compétitivité, est une réalité bien différente d’une entreprise à l’autre.
L’enquête menée par CSC auprès d’une centaine d’entreprises françaises du privé et du public établit un 1er diagnostic sur l’avancement de leurs politiques de transformation digitale et souligne une approche encore trop tactique de ces sujets, avec un niveau de maturité très hétérogène selon les tailles d’entreprises et les secteurs d’activité.

Pourtant, plus d’un dirigeant sur deux estime que, sans adaptation ou réinvention, son organisation subira un risque de décroissance – voire de disparition – à moyen terme.

Ces observations font écho à d’autres études récentes

Ainsi, le cabinet McKinsey relève un « paradoxe français »  : les usages numériques, déjà largement répandus chez les consommateurs, tardent à s’imposer dans les entreprises françaises.
Par rapport à des pays comparables, la France n’occupe que le milieu de tableau pour ce qui est de la part du numérique dans son économie (évaluée à 110 milliards d’euros). Certes le numérique pèse d’ores et déjà plus lourd que les services financiers (85 milliards d’euros) dans le PIB français, mais le potentiel de valeur en jeu pour les entreprises et pour l’économie française dans son ensemble va bien au-delà  : d’ici à 2020, la France pourrait accroître la part du numérique dans son PIB de 100 milliards d’euro par an, à la condition que les entreprises accélèrent nettement leur transformation numérique.

Plus largement, l’impact potentiel des technologies numériques disruptives (cloud computing, internet des objets, impression 3D, Big Data…) s’élève à près de 1 000 milliards d’euros en France d’ici à 2025, en prenant en compte la création de valeur ajoutée et le surplus de valeur dont bénéficient les consommateurs.

Les freins observés par McKinsey dans les entreprises françaises relèvent principalement  :

• de difficultés organisationnelles
• d’un déficit de talents numériques
• de marges financières plus serrées que dans d’autres pays
• d’un manque d’implication visible des dirigeants.

Pourtant, la mutation numérique des entreprises françaises pourrait améliorer de 20 à 50% leur résultat opérationnel et, ainsi, augmenter leur croissance et leur rentabilité.

Par ailleurs, une étude réalisée fin 2012 par le MIT et Capgemini Consulting auprès de 390 sociétés dans 50 pays corrélait pour la 1ère fois performance boursière et digitalisation des entreprises, en démontrant que les entreprises les plus mûres sur le digital sont plus performantes en Bourse que la moyenne de leur industrie (+26%).

La transformation digitale concerne toutes les sphères de l’entreprise

La transformation digitale concerne toutes les sphères de l’entreprise  : marketing, commerce et relation client, bien sûr, mais aussi production, management, RH, finance …

« Pour réussir leur transformation digitale, les entreprises doivent ouvrir leurs chakras » (Gilles Babinet, Digital Champion cité dans le Baromètre CSC).

Elles doivent surtout prendre en compte toutes les composantes du changement dans une vraie stratégie de transformation  :

• Nouveaux business models, nouveaux modes de conception, d’usages et de positionnement du portefeuille d’offres
• Renouvellement de l’expérience client, via la cross-canalité, la mobilité, les médias sociaux…
• Évolution des modes de management et développement d’une culture digitale et collaborative  ;
• Adoption des technologies digitales pour améliorer l’efficacité opérationnelle au plan des processus opérationnels et de support.

Dans un écosystème numérique en profond bouleversement, la capacité des organisations à activer l’ensemble des leviers du changement induits par le digital détermine leur capacité à devenir des « super héros du digital ».

Les grandes entreprises ont fait naître depuis 2 ans la fonction de Chief Digital Officer (CDO), avec la conviction que le numérique allait accélérer la transformation de leurs organisations, modifier durablement l’interaction entre leur marque et leurs clients et bouleverser la gestion de la connaissance interne. La tendance s’accélère  : selon le cabinet américain Gartner, 25 % des entreprises devraient avoir leur CDO d’ici à 2015. Sa mission s’articule autour de 3 objectifs clefs  : améliorer la connaissance et l’expérience client en collaboration avec la direction Marketing, l’efficacité opérationnelle en synergie avec le Directeur des Opérations et structurer un système d’information agile, multiplateformes et multidevices, en collaboration avec la Direction Informatique.

Sources  :

Baromètre CSC de la transformation digitale 2015
Gartner Symposium/ITxpo – 5-9 octobre 2014
Etude McKinsey & Company « Accélérer la mutation numérique des entreprises  : un gisement de croissance et de compétitivité pour la France » – Septembre 2014
Étude « The Digital Advantage » – MIT et Capgemini Consulting – 2012